Nos ancêtres, les bagas (Par Tierno Monénembo)
Koumen, le dieu des pâturages, Kaïdara, le dieu de la Connaissance, Foroforordou, la déesse du lait, Kethiol, le dieu de la verdure etc. J’ai appris que chez mes aïeux, Sheytane n’était pas un diable mais une diablesse au nom bien indiqué de Inna Bassal (la Mère de la Calamité). Sans le grand érudit malien tout ce pan de mon héritage an cestral aurait sombré dans le trou sans fond de l’oubli .
J’envie mes compatriotes bagas d’avoir encore leur Ndimba-Pimba, nos comatriotes guerzés, leur Niamou, nos compatriotes tomas, leur dieu-oiseau et nos compriotes kissis, Niâléwo, leur déesse de la pluie. Valoriser notre legs ancestral n’a rien d’offensant pour l’Islam. Les masques bagas, les figurines coniaguis ou les prêtres guerzés ont d’autant le droit de figurer sur nos places publiques et sur nos armoiries que dans le contexte, ils ne doivent pas être considérés comme des objets des cultes mais comme des emblèmes culturels.
J’exhorte nos ministres de la Culture et de l’Education à ouvrir un musée anthropologique pour chacune de nos communautés et à enseigner les cosmogonies nalou, tyapi, peule, mandingue, guerzé, kissi etc. à nos enfants. Nous avons le droit de savoir comment vivaient, pensaient et priaient nos ancêtres avant l’arrivée de l’Islam et du Christianisme.
Ne confondons pas islamisation et mutilation culturelle !
Tierno Monénembo