FODAC: Où sont passés les 10 milliards destinés aux projets culturels ?
GUINÉE - Les financements du FODAC toujours suspendus, des projets culturels en souffrent. On en parle forcément !
Vous vous souvenez, au début du mois de juin, une annonce du ministre Alpha Soumah (Bill de Sam), en charge de la Culture, a été diffusée dans la presse, mettant temporairement en pause tous les paiements de subventions destinées aux projets culturels et créatifs. Cette suspension avait pour objectif, dit-on, « d'établir des outils et des mécanismes transparents pour gérer l’argent du FODAC [Fonds de développement des arts et de la culture] ». Cependant, une question brûle les lèvres : quand cette suspension sera-t-elle levée ? Malgré sa louable intention, cette mesure tarde à trouver une résolution, ce qui entraîne des conséquences néfastes pour de nombreux projets culturels qui dépendent en grande partie du soutien de l'État.
Pendant ce temps, certains porteurs de projets bénéficient « clandestinement » de financements, grâce à leurs liens privilégiés avec le président de la république ou son entourage. Bien que cela ne soit pas intrinsèquement mauvais, mais soulève une sorte de frustration au sein du milieu culturel du pays.
En effet, la Présidence de la République est devenue une véritable vache à lait pour un petit groupe d’hommes de culture, au détriment d'une chance égale pour tous.
Qu'a-t-on fait les 10 milliards… ?
Pendant longtemps, le FODAC a fonctionné sans subventions, mais le Chef de l'État, le Colonel Mamadi Doumbouya, a généreusement alloué une somme considérable de 10 milliards de francs guinéens pour soutenir les grands projets culturels. Cependant, il y a une lenteur considérable quant à l'utilisation et à la gestion de cet argent.
Cette situation soulève de nombreuses questions quant à la manière dont les fonds sont gérés et à leur impact futur. Combien de temps faudra-t-il encore attendre pour que cet argent soit effectivement utilisé de manière régulière pour bénéficier aux projets culturels ?
Il est essentiel que le ministre réévalue sa décision et lève les restrictions imposées, afin d’éviter que certains projets meurent dans l’œuf faute d'appui financier. Ces mesures contribueront à rassurer les porteurs de projets et à mettre fin à l'affinité avec la Présidence de la République.
Par Sita CAMARA
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