Deux places pour la culture au CNT : les vérités de Souleymane Thianguel Bah
La transition guinéenne, sous l’ère du Colonel Mamadi Doumbouya et le CNRD, connaîtra la participation du secteur culturel dans le Conseil National de la Transition, le futur organe législatif.
Joint par Generations224.com, Souleymane Thianguel Bah, homme de théâtre, dramaturge et écrivain, a indiqué : « À la ligne de départ, nous démarrons avec un handicap: la perception sociale de la culture et des hommes de culture. Cette connotation négative nous a souvent desservi et c’est le sens du combat que nous menons chaque jour en travaillant dur pour arracher à la société le respect que méritent nos métiers. Cette décision de nous inclure dans le CNT augure une bonne perspective pour nous, parce que cela démontre qu’il y a une volonté des nouvelles autorités de nous écouter et de prendre en compte nos préoccupations ».
Souleymane a vu d’un bon œil la décision d’accorder, pour une fois, des places au secteur culturel pour défendre ses intérêts et faire des propositions pour une Guinée culturelle. « C’est une perche que le CNRD nous tend. À nous de la saisir et d’agir avec responsabilité au regard de l’enjeu de cette transition ».
Le nombre de sièges accordés à la culture poserait-il un problème? Thianguel tranche : « deux voix, cela peut paraître insignifiant, insuffisant. Ce n’est pas forcément la quantité qui importe, mais la qualité. Nous devons bien mesurer l’opportunité que nous avons d’inscrire notre secteur dans une place qui nous engagera dans le futur en termes de respectabilité que nos compatriotes doivent avoir à notre égard, mais aussi en termes de professionnalisation et d’autonomisation matérielle et financière des artistes. Donc, nous n’avons que deux représentants. Dont acte. Alors, quelles sont les deux personnes que nous envoyons? Jouissent-elles suffisamment de crédibilité, de légitimité pour parler au nom de tous? Ont-elles suffisamment de fermeté pour se faire entendre et refuser toute compromission? Pour moi, ce sont là les bonnes questions. On pourrait expédier dix ou cent personnes sans que cela ne nous serve à rien. Par contre, on peut y avoir deux comme on nous l’offre et y être et porter une parole efficace ».
Pour conclure, le lauréat du Prix RFI Théâtre 2020 a martelé : « la nécessité de l’efficacité plus que la multiplicité, c’est cela qui doit être notre exigence »
generations224.com