CAN U-20- Fodéba Isto Keira : « C’est un grand soulagement, une grande satisfaction »
Après la médaille de bronze obtenue par la guinée à la 20e édition de la CAN des U-20, notre rédaction a rencontré ce jeudi 16 mars 2017, le secrétaire général du ministère des Sports de la Culture et du Patrimoine Historique Fodéba Isto Keira. Qui nous a parlé de ses sentiments sur la participation de la Guinée à cette CAN organisée et remportée par la Zambie…Entretien
Leconakryka.com Monsieur vous avez suivi avec beaucoup d’intérêts le déroulement de la CAN des U-20 à l’issue de laquelle la Guinée a obtenu sa qualification à la coupe du monde de la catégorie et une médaille de bronze. Peut-on connaitre vos sentiments ?
Fodéba Isto Keyra Il faut dire que c’est un sentiment de satisfaction. Même si nous sommes, un peu, restés sur notre faim. Puisqu’en simple observateur, j’aurai souhaité que la Guinée remporte cette coupe-là. Par ce que de l’avis général de tous les observateurs présents à la coupe d’Afrique des nations Zambie 2017, la Guinée est la meilleure équipe. Vous avez écoutez l’entraineur de l’Afrique du Sud qui a comparé notre équipe à Barcelone de par son système de jeu. Mais, il faut tirer le chapeau pour les jeunes qui ont bien voulu mouiller le maillot malgré beaucoup de difficultés rencontrées au début de la compétition. Mais au fur à mesure l’équipe s’est ressaisie. Et le coach Mandjou Diallo a pu avoir une main mise sur une équipe qui nous a fait rêver et qui est revenue avec la médaille de bronze. Ce qui de facto qualifie notre équipe pour la coupe du monde des moins de 20 ans. Mais, pour l’histoire, il faut rappeler qu’en 1979 depuis la génération des Gassimou Hidalgo, Alseny Diaby, Bafodé Fofana Nanus et tant d’autres et la génération de Diego Maradona du côté de l’Argentine, c’est celle-ci qui a pu s’illustrer à la Can de leur catégorie et se qualifie pour le mondial en Corée du Sud au mois de Mai prochain. Donc depuis 38 ans la Guinée était absente aux joutes internationales au niveau de la catégorie 20. Ce retour est un grand soulagement, c’est une grande satisfaction de voir que notre pays la Guinée retrouve la cour des grands au niveau de la catégorie junior.
Vous êtes très ambitieux pour cette équipe junior. Mais la coupe du monde quel que soit la catégorie est une grande messe mondiale. Quelles sont les dispositions prises par votre département pour une très bonne préparation ?
Les premières dispositions c’est d’abord les 72 heures, nous allons tirer les leçons, toutes les leçons sur le plan technique avec le nouveau bureau exécutif de la fédération Guinéenne de football. Le président Antonio Souaré et son équipe et sur le staff technique aussi. Puisque Mandjou Diallo, de Lusaka, est parti pour Seoul pour le tirage au sort. Et vous avez vu que le tirage n’est pas clément pour notre pays qui est tombé sur de gros morceaux ; la Corée en match d’ouverture l’Argentine et l’Angleterre sont des grandes équipes de football. Donc il faut tirer les leçons, les insuffisances de la dernière CAN de la Zambie et voir comment le coach peut être renforcé dans son staff. Puisque vous avez remarqué les défaillances de son intendant avec un comportement qui n’était pas digne de nom. Je crois qu’il y a de l’amalgame des membres du staff. Or chacun doit connaitre son rôle et ses attributions. Le patron de l’équipe reste et demeure le seul entraineur. Pour qu’en cas de victoire ou défaite qu’on puisse tirer les conséquences. Donc nous allons vite faire ce travail et il y a un programme de préparation qui va être présenté par la fédération Guinéenne de football et le staff technique. Et Nous nous sommes esclaves des techniciens. Ce qu’ils vont nous présenter, c’est ce que nous mettons en pratique, essayer de trouver des moyens pour que l’équipe se prépare bien pour la coupe du monde de Corée Sud.
En marge de la phase finale de la CAN se tenait le congrès électif de la fédération Guinéenne de football. Qu’est-ce que le ministère attend aujourd’hui de la nouvelle fédération ?
Ce que nous attendons de la nouvelle fédération, c’est de sortir le football guinéen de sa gestion médiévale. Ensuite, faire en sorte que les commissions techniques solides puissent être installées. Puisqu’un bureau d’une fédération n’est fort que lorsqu’elle dispose de commissions pour réaliser ses objectifs. Ce n’est pas notre mission de nous ingérer dans le choix des entraineurs. Mais, il serait nécessaire de faire un toilettage au niveau de toutes les catégories de notre football et le football féminin et d’autres fédérations qui sont créées pour une meilleure gestion de ce que les institutions internationales la FIFA et la CAF donnent à notre fédération.
Nous sommes à la fin de l’interview. Quel est votre mot de la fin ?
C’est demander au peuple de Guinée de resserrer les rangs au tour de nos équipes nationales à toutes catégories confondues. D’appuyer le ministre en charge des Sports de la Culture et du Patrimoine Historique, le ministre Siaka Barry et son équipe. Et dire aussi aux éternels insatisfaits d’accepter cette troisième place. On entend souvent des Guinéens s’offusquer de cette position du Syli national aujourd’hui. Je voudrais dire à ceux-ci que l’histoire de la Guinée ne date pas de 2010. La Guinée a été indépendante depuis 1958 et fouiller un peu dans les annales les performances de nos équipes toutes disciplines confondues et comparer à cette nouvelle situation est un précieux positionnement. Donc cette troisième place est l’émanation des jeunes qui peuvent servir la Guinée pourquoi pas à la CAN 2023 qu’elle va organiser.
Propos recueillis par Sékouna Camara