Prise en charge de la césarienne, les instructions du chef de l’Etat non respectées dans les hôpitaux
Faut-il croire à un feu de paille, la gratuité de la césarienne n’est toujours pas en vigueur dans nos hôpitaux en dépit de l’annonce faite par le Président de la République, il y’a de cela 5 ans. Or, la Césarienne est l’une des interventions chirurgicales les plus fréquentes du moment. Au moins 3 femmes en grossesse sur 10 subissent cette opération. Selon des patientes, il faut débourser entre 500.000GNF à 1.000 000GNF. Témoignage de personnes rencontrées par notre rédaction.
Mm Kaba Saran Camara : « Monsieur le journaliste la prise en charge de la césarienne n’est pas du tout gratuite. D’une manière ou d’une autre, la patiente paye toujours les prix de l’intervention. Sinon on risque de perdre la vie et celle de son enfant. Moi j’ai subi cette intervention il y a presque deux (2) mois de cela. Mais mon mari a payé les frais de l’intervention 500. 000GNF. Aussi, pour le pansement, je payait chaque fois 15.000GNF ».
Daouda Bangoura, mari d’une patiente : « La gratuité de Césarienne n’est pas effective en Guinée. Et quand tu n’as pas les moyens pour payer ce qu’on te demande comme montant, tu risques de perdre ta femme et ton bébé. Alors que c’est le président lui même qui a dit officiellement annoncé que la prise en charge de la Césarienne est gratuite. Mais dans nos hôpitaux tels n’est pas le cas. D’abord au centre de santé de Matam quand j’ai envoyé ma femme pour le contrôle, on m’a demandé de payer les gants à 10.000GNF, alors que ces gants ne sont pas à payer et Ignance Déen aussi j’ai payé 500.000GNF pour la Césarienne. Donc je me demande pourquoi ce que le président a officiellement dit, n’est appliqué dans nos hôpitaux ? Je me dis peut être, qu’il n’y a pas eu de mesures d’accompagnement après l’annonce du président».
Mm Sylla Mariam : « Quand je suis venue pour accoucher au centre de santé de Matam, on m’a dit qu’il fallait procéder à la Césarienne. On m’a d’envoyer 500.000GNF pour la prise en charge, y compris des médicaments. Mon mari n’avait pas cette somme sur lui, ni à la maison. Donc il était obligé de bazarder certains de nos biens pour faire face à ce problème, car il n’avait pas où prendre un crédit avec la situation actuelle de notre pays. Ce qui veut dire que la Césarienne n’est pas gratuite. Malgré l’annonce du président jusqu’à présent toutes les femmes qui subissent cette intervention payent toujours un montant. Et ce qui fait mal encore de plus, c’est que ce montant à payer n’est pas fixe. Certains payent 600.000GNF, 500.000GNF, 400.000GNF. Donc il faut que l’Etat veille sur l’effectivité de la gratuité des Césarienne.».
Aucun personnel de la santé n’a souhaité s’exprimer sur la question malgré nos tentatives à plusieurs niveaux.
Alhousseïny Camara