COP21 : la Guinée a exprimé ses attentes devant le CCNUCC
Très attendue par sa délégation, la Guinée à l’instar de certains pays participants à la COP21, a exprimé ses attentes Ce mardi, 8 décembre 2015, devant le secrétariat de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), dans la salle de la Seine. C’est la ministre de l’Environnement, des Eaux et Forêts, Hadja Kadiatou N’Diaye, qui s’est exprimée au nom de la Guinée.
Dans son discours, madame la ministre met un accent particulier sur trois choses à savoir, les moyens d’adaptation, l’exploitation du potentiel énergétique et la mise en place d’un cadre juridique et réglementaire approprié, pour une meilleure contribution au développement durable. Pour plus de détails, on vous livre l’intégralité de son discours :
Monsieur le Président de la Session, je commence mon propos par remercier le Secrétariat de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques pour l’organisation de la conférence. Je remercie aussi le gouvernement français pour l’accueil et l’hospitalité accordés à la délégation qui m’accompagne et moi-même et félicite Monsieur le Président de la 21ème Conférence des Parties pour son élection.
En transmettant les salutations de Monsieur le Président de la République de Guinée, de son Gouvernement et de son peuple à la France, je voudrais également adresser les condoléances de notre pays aux familles des victimes décédées du terrorisme dans le monde et prompte rétablissement aux autres.
La Guinée est convaincue que le travail abattu depuis 2011 par les 195 Parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) permet d’espérer que nous avons une opportunité de parvenir à l’adoption d’un Accord de portée universelle, équilibré et durable et de renforcer l’effort international pour la lutte contre les changements climatiques.
Cette conviction dérive de l’élaboration et la soumission des contributions nationales déterminées par chacun de nos pays ici présents. En effet, la République de Guinée a préparé la sienne avec la participation effective de toutes les parties prenantes : administration, société civile, secteur privé, institutions républicaines et autres, et l’appui de l’Agence française de développement que je remercie sincèrement.
Pour la Guinée, les changements climatiques sont une réalité, et ce, depuis plusieurs décennies : sécheresses récurrentes, baisse continue de la fertilité des sols, la perte d’habitats et de la diversité biologique, l’ensablement des cours d’eau dont le Niger, les inondations fréquentes, la disparition progressive de la mangrove sont le quotidien des populations côtières, forestières, montagneuses et de la savane.
Ainsi pour la Guinée, château d’eau de l’Afrique occidentale, l’Accord de Paris devrait :
1. Donner les moyens de s’adapter aux impacts inévitables du changement climatique : préserver les ressources en eau du pays au profit des Guinéens et de l’Afrique, gérer efficacement et durablement les écosystèmes, promouvoir et développer des pratiques agro-sylvo-pastorales au profit des communautés vulnérables durement affectées ;
2. Exploiter l’important potentiel énergétique (hydroélectricité solaire et éolien) ;
3. Contribuer et efficacement au développement durable en mettant en place un cadre juridique et règlementaire approprié.
La Guinée est bien solidaire aux positions de l’Afrique, des Pays les moins avancés (PMA) et en voie de développement. A ce titre, elle réaffirme, la nécessité de mobiliser des financements suffisants dont une part importante sera consacrée à l’adaptation des pays les plus vulnérables qui reste notre priorité.
La Guinée a exprimé dans sa Contribution nationale que ses efforts d’atténuation seront centrés sur la promotion des énergies renouvelables notamment l’hydroélectricité, le développement et le transfert de technologies propres, la gestion durable des forêts. Elle attend de cette conférence, les moyens de mise en œuvre de l’Accord de Paris qui viendront s’ajouter aux efforts que mon gouvernement déploie.
Hadja Kadiatou N'Diaye, Ministre de l'Environnement, des Eaux et Forets