Interview : Aboubacar Camara (Gaza lover) : « Ils sont nombreux aujourd’hui ces guinéens qui préfèrent la musique étrangère à la nôtre, c’est une erreur… »
Rentré en musique depuis sa tendre enfance, Aboubacar Camara (Gaza lover) se veut être un véritable défenseur de la culture africaine en général et en particulier celle guinéenne. Pour lui, elle ne trouvera sa place dans le monde que quand chacun joue son rôle. Artistes et public mélomane doivent œuvrer pour l’émancipation de la musique, bref de la culture guinéenne. Nous l’avons rencontré à ce propos. Lisez plutôt.
www.Kolazine.com: Pouvez-vous nous dire comment et en quelle année vous avez commencé la musique ?
Aboubacar Camara : J’ai commencé la musique la musique depuis l’âge de six ans. C’est un métier que j’aime. Et très tôt mes parents ont compris cela en moi et se sont décidés qu’ils ne me feraient pas obstacle et depuis ce temps jusqu’à aujourd’hui, je suis dans la musique comme ils avaient prévu.
www.Kolazine.com : Par quoi avez-vous commencé est ce que vous été à l’école ? Sinon qu’est-ce que vous avez fait avant d’embrasser la musique ?
Aboubacar Camara : J’ai fait l’école française pour un court instant. Et après, mon père m’a inscrit dans une école coranique à kagbelen chez ma tante où je suis resté très longtemps. De là, j’ai été inscrit dans une école franco-arabe que j’ai continué à fréquenter jusqu’en classe de 10 année. Après cela, j’ai opté pour la musique.
www.Kolazine.com : Il y a plusieurs genres de métier. Aboubacar Camara peux-tu nous dire pourquoi avoir choisi la musique ?
Aboubacar Camara : J’ai préféré de faire de la musique parce que le destin est inévitable. Tout ce que l’homme fait est prédit et voulu par le bon Dieu. Je peux aussi dire que la musique est dans mon sang. Comment dans mon sang ? Mon arrière-grand-père a fait de la musique, mon père l’a fait, ma mère l’a fait également. J’ajoute que je suis le premier petit fils de mon grand-père et le premier fils de mon père et de ma mère donc il avait de quoi comprendre que je ne pouvais pas échapper à ce métier.
www.Kolazine.com : Tu as fait l’école franco-arabe donc un homme de sciences religieuses. Et comme c’est le cas, que dis-tu de ceux qui pensent que la musique n’est pas bonne ?
Aboubacar Camara : Ceux qui disent que la musique n’est pas bonne ne sont pas informés. Le prophète en son temps, la musique ce faisait. Des musiciens l’accompagnaient quand il partait en guerre pour l’islam. Quand on dit que la musique n’est pas bonne, c’est le cas de ceux qui la pratique pour faire la promotion des tares sociales comme la prostitution, l’adultère, les dérives sociales. Cela est maudit en islam. Et ce n’est pas seulement en musique, c’est dans tous les corps de métier où on appelle à la désobéissance, à la dérive sociale.
www.Kolazine.com : Les genres musicaux sont nombreux, divers et variés. Quel est le model que tu chantes ?
Aboubacar Camara : Mois je chante les rythmes et sonorités guinéenne comme la mamaya, bref tout ce qui est lié à la tradition guinéenne. Chanter des sonorités étrangères ou faire leur promotion, c’est contribuer à faire chuter notre culture par cela notre musique.
www.Kolazine.com : A ton avis pourquoi ces artistes chantent-ils ses rythmes et sonorités étrangères.
Aboubacar Camara : Ce n’est pas de leur faute. La faute rien au public, à ce qui consomme ses sonorités ou qui préfèrent d’autres rythmes au notre. Ils sont nombreux aujourd’hui ces guinéens qui préfèrent la musique étrangère à la nôtre, c’est une erreur. Nous nous voulons qu’on continue sur notre musique, notre culture. Mais ceux qui doivent nous critiquer, nous apprécier ou nous applaudir, nous abandonnent au profit de la musique étrangères, ce n’est pas bon. Alors changeons de système et faisons la promotion de notre culture. Et ce devoir revient aux journalistes que vous êtes. Nous comptons sur vous pour hisser très haut la musique guinéenne.
www.Kolazine.com : Merci
Aboubacar Camara : C’est à moi de vous remercier pour votre apport à la promotion de la musique guinéenne.
Interview réalisé par Amadou Keita