Santé : Karamo Abdoulaye Camara, « On donne l’argent à Sakoba pour former les guérisseurs, on le voit avec les Donzo. »
La fédération guinéenne des tradi-thérapeutes et naturothérapeutes s’est faite entendre ce mercredi sur l’ensemble des difficultés rencontrées par la structure, des difficultés qui freinent à coup sûr son développement et spécifiquement sur la nature de leur collaboration avec le service de lutte contre le virus à Ebola.
C’était ce mercredi devant un parterre de journalistes à la maison commune aux médias de Coleyah Lancébonyi. Ladite fédération accuse la coordination nationale de riposte contre Ebola, de refuser de les associer à leurs activités dans la lutte contre cette épidémie, même si pourtant, ils sont reconnus par le département guinéen de la santé.
Dr Abdoulaye Doumbouya président de ladite structure plaide pour leur implication dans les efforts de lutte contre l’épidémie : « La fédération guinéenne des tradi-thérapeutes et naturothérapeutes n’oublie pas les efforts que vous avez fourni pour la formation des guérisseurs traditionnels dans notre pays. Et très malheureusement, les résultats n’ont pas répondu à toutes les attentes à l’absence des organisations de la santé reconnue par le ministère de la santé publique. Pour réussir à ce combat, il faut une collaboration franche entre la médecine traditionnelle et moderne mais aussi, impliquer toutes les organisations évoluant dans le cadre de la médecine traditionnelle. »
A entendre Karamo Abdoulaye Camara, la médecine traditionnelle rencontre à ce jour d’énormes difficultés dans la pratique et spécifiquement dans la lutte contre le virus Ebola : « Les médecins traditionnels ont des difficultés actuellement. La plupart d’entre nous sont analphabètes. Dans la maladie à virus Ebola, la coordination et les partenaires sont en train de mal gérer. Les malades sont chez nous, visibles. Tout le monde est témoins, tout le monde sait que les malades s’ils ne sont pas à l’hôpital, ils sont chez les guérisseurs. Mais pourquoi ils ne veulent pas coopérer avec nous ? On donne l’argent à Sakoba pour former les guérisseurs, on le voit avec les Donzo. Les Donzo collaborent avec le ministère de la sécurité et la défense. Mais il y a une orientation générale de la politique du gouvernement en matière de médecine traditionnelle. Nous nous sommes mieux informer »
Et en fin, les tradi-praticien plaident pour une démultiplication des formations reçues aux autres du secteur en vue de réussir dans le pari de la lutte contre le virus à Ebola devenu aujourd’hui un véritable problème de santé dans le pays.
Amadou Keita