Interview: Abdoulaye Sayon Fofana «C’est une occasion pour les kaniakas, de radicaliser davantage l’union culturelle de Kania »

by Kolazine / il y a 115 mois / 0 Commentaires
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Abdoulaye Sayon Fofana, est professeur de philosophie et écrivain, il est l’auteur du livre « Kakia Soly ». Actuellement, il est anthropologue de la cellule de la coordination nationale de lutte contre Ebola.

Natif de Kindia, il aura été à ce titre chargé par l’association Kindia pour l’entraide et la solidarité (AKES) de faire un livre sur le Kania Soly (danse traditionnelle) de Kindia.

Un livre édité par L’Harmattan Guinée et dédicacé aux 72heures du livre en avril dernier à Conakry. Très fière de cette œuvre, l’AKES a décidé de faire le vernissage de ce livre à Kindia le 6 juin prochain. Ce, à l’occasion d’une grande cérémonie comme nous l’a indiqué l’auteur lors d’un entretien qu’il a bien voulu nous accordé en début de semaine. Bonne lecture.

Dans ce livre vous parlez de Kania Soly. C’est quoi au juste ?

Le Kania Soly, c’est non seulement une danse mais aussi des chansons. Et derrière tout cela se profile une identité culturelle partagée par plusieurs communautés guinéennes. Donc, moi j’avais titré le livre au début : Le Soly, une ode pour les braves. C'est-à-dire une danse pour les braves.

Pourquoi cette appellation ? Et à quelles occasions le Soly est-il organisé?

Parce que ça accompagne les cérémonies de circoncision et d’excision. Donc, c’est pendant ces évènements qu’on organise ces danses là, accompagnées de chansons pour célébrer la bravoure des jeunes adolescents qui traversent une étape essentielle de leur vie. Mais à travers cette danse, cette culture, se profile toute une civilisation comme je le disais tantôt. C’est pourquoi j’ai été obligé de remonter dans l’histoire depuis le Ghana médiévale, le manden, le dialonkadou et finalement le Kania. Kindia a été créé par une personnalité venue de Faranah. Il s’agit de mangakindy Camara.

Le Soly est pratiqué par plusieurs communautés guinéennes. Comme vous l’avez dit plus haut. Cela étant, quelle est la particularité de Kania Soly ?

La particularité de kania Soly est qu’on se terrasse, on se balaie. Donc, il fallait mettre un accent sur cette spécificité du Soly de Kania. Parce qu’à Dialonkadou à Faranah, on ne terrassait pas. On parlait même de Solydiankady. C’était une exécution d’ambiance. On tournait autour pour célébrer cette initiation des enfants. Il paraitrait qu’à Kindia au cours d’une cérémonie de réjouissance, quelqu’un a été malencontreusement propulsé à terre. Et il s’est relevé en disant : il faut que je me venge. Dès lors, ça devient un défit, une lutte où chacun cherche à sortir vainqueur. Et là, il y a eu des grandes légendes de ce Soly à Kindia. Il s’agit entre autres de Wondékobi, M’masory kalanyi, Aïssata Bamba et tant d’autres.

Nous savons qu’en Guinée, la lecture n’est pas une culture chez nos compatriotes. Avez-vous pensé aux figures de style?

J’ai été très simple. Je suis historien et philosophe de formation. Donc, j’ai écrit dans un style très ordinaire, consommable par un public moyen. Donc, je n’ai pas utilisé une écriture technique, fastidieuse et ennuyante. Le livre, c’est en 65 pages que l’on parcourt rapidement. Et le livre s’est bien écoulé et le stock est sur le point de finir. Nous allons devoir faire une commande.

Nous avons également pensé à faire un documentaire imagé par rapport au Soly de Kania. Et des pièces de théâtre pour que ça soit à la portée de tout le monde.

Quel est votre mot de la fin?

Le Kania Soly étant pratiqué jusqu’en haute Guinée, c’est une occasion pour les kaniakas de prendre en main les destinées de ce livre, le partager pour encore radicaliser l’union culturelle de Kania.

Propos recueillis par Samba Marco

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