Interview : « Notre objectif est de faire des livres bon marcher pour les plus jeunes », Dixit Marie Paul Huet, Directrice littéraire des éditions Gandal
En Guinée, l’autre grand défi lié au développement de la littérature est bien la lecture. Il est reconnu par certains professionnels du domaine qu’un bon nombre de Guinéens ne s’intéressent pas à cet exercice, donc à la chose littéraire. Ce qui constitue un handicap dans la formation et par ricochet dans la culture. Des solutions existent quand même pour aiguiser le goût et asseoir la culture de cette lecture surtout chez les jeunes. Ce que tente de faire, Marie Paul Huet, Directrice littéraire des éditions Gandal. Lisez plutôt
www.Kolazine.com: Marie Paul Huet bonjour ! C’est presque la redondance, on dit souvent que les guinéens ne lisent pas. Ce qui est plus ou moins vrai. Sauf que vous envisagez des solutions avec votre nouveau projet de lecture des jeunes. Comment vous y prenez vous ?
Marie Paul Huet : On n’a organisé un défi lecture dans six écoles primaires de Conakry sur l’année scolaire. C’est un concours qui consiste à faire lire cinq livres qui ont été écrits pour des élèves en fin de primaire début collège. Et le jeu consiste à poser des questions par équipe et l’équipe vainqueur emportera un carton de livres destinés à sa bibliothèque de classe.
www.Kolazine.com: En procédant à ce jeu là, que visez-vous concrètement ?
Marie Paul Huet : L’objectif ce n’est pas vraiment le jeu, c’est de faire découvrir à la fois aux enseignants et aux élèves qu’il existe des livres intéressants pour des élèves de cinquième année, parce qu’il n’ya pas d’examen à la fin. Ce sont des livres qui racontent des histoires qui peuvent les concernés dans des textes faciles. Souvent les élèves guinéens, ils ont du mal avec la langue française, ce n’est pas leur langue maternelle. Pour ceux qui n’ont pas la chance de la parler à la maison, ce n’est vraiment pas simple et justement les textes sont travaillés pour que les enfants puissent aller jusqu’au bout.
www.Kolazine.com: En initiant ce jeu-concours, vous avez certainement fait l’état des lieux. Quelle appréciation avez-vous de l’intérêt qu’on a de cet exercice en Guinée ?
Marie Paul Huet : Les élèves ne savent pas qu’il ya des livres à lire, des livres qui leur sont destinés, donc ils ne lisent pas. Si on leur montre des livres qu’ils peuvent lire par exemple dans la section jeunesse, vous verrez que les livres sont rapidement usés. Dans mon quartier, quand je sors des livres, c’est tous les enfants qui viennent. Ceux qui peuvent lire le font, ceux qui ne peuvent pas, je leur raconte des histoires et je me fais accompagner de grands qui peuvent les leur traduire. Ils ont envie d’écouter des histoires donc, ils ont envie de lire.
www.Kolazine.com: On dit souvent que les guinéens ne lisent pas parce que les livres coûtent chers, quel est votre avis sur cette question ?
Marie Paul Huet : Quand on dit qu’ils ne lisent pas parce que les livres coutent chers, aux éditions Gandal, on fait des livres qui coûtent moins chers, cinq milles francs, le plus cher de notre catalogue est dans l’ordre de 80.000 fg. Et la plus part des autres c’est entre 20, 25, 30 et 45000 fg. Donc on ne peut pas dire que cela coute très cher. Notre objectif est de faire des livres bon marcher pour les plus jeunes.
www.Kolazine.com: Merci madame
Marie Paul Huet : Merci Mr Keita, à bientôt !
Amadou Keita