Interview : « Sékou Touré est parti, la démocratie est venue, l’art et la culture sont délaissés », Dixit Souleymana Parrain, rois des structures sociétales du Fouta
Couronné tout récemment roi de l’ensemble des structures sociétales du Fouta, Souleymana Parrain Barry entend accompagner les efforts de développement de la culture pastorale peuhle en y apportant de ses idées, son temps et ses moyens. Il l’a fait savoir à l’occasion d’un entretien qu’il nous accordé. Ainsi, il dit compter sur l’adhésion et le sacrifice de chacun de ses membres. Lisez plutôt.
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Merci de nous recevoir. Vous venez d’être intronisé à la tête de toutes les structures sociétales du Fouta Djallon. Certes une marque de confiance que ces nombreux hommes et femmes de culture ont placé en vous. Peut-on connaitre vos motivations à la création de ces structures
Souleymana Parrain Barry : Vous savez Conakry est vaste et ça englobe presque tous les représentants de la Guinée. Et s’il faut organiser des mouvements de masse, il faut organiser des associations de ce genre. Ces associations ont commencé depuis 1984 avec la création du club Horoya. C’est venu des profondeurs du Fouta avec nos parents, on n’est venu avec la culture et le système éducatif imposant, c’est ce qu’on applique entre nous. Ce sont des associations qui se donnent les mains pour aider l’être humain que nous sommes surtout dans les cas sociaux : Baptême, mariage, décès et autres.
www.Kolazine.com : Votre couronnement en tant que roi des structures sociétales du Fouta comme le recommande vos règlements a été l’objet d’une cérémonie hautement culturelle avec une représentation du Fouta dans ses composantes. Est-ce qu’au-delà de l’aspect humanitaire, vos associations sont culturelles ?
Souleymana Parrain Barry : Effectivement, le couronnement est une culture spécialement foutanienne. Dans nos hiérarchies organisationnelles des affaires sociales, quand tu atteins un certain niveau de capacité de regroupement, de responsabilité au niveau des groupes, tu es obligé de passer par ce couronnement. Quand tu lis le coran, on te couronne. Là aussi c’est de la même manière. Quand tu arrives à faire prospérer beaucoup d’associations, on te couronne. Ça ne demande pas d’être peul, malinké ou soussou, si tu atteins ce niveau, on te couronne. C’est comme ça. Une fois couronné, mon rôle est à cette occasion de faire manger tous ceux qui sont venus, les artistes étaient présents pour faire danser au rythme du Fouta, c’est-à-dire au son du violon, de la flute et du tam-tam.
www.Kolazine.com : Votre couronnement est certainement une fierté pour vous. Mais c’est aussi une marque de confiance que toutes ces personnes ont placé en vous. Ainsi que comptez-vous faire concrètement pour faire prospérer davantage ces structures ?
Souleymana Parrain Barry : Depuis qu’on m’a couronné, je suis en train de réfléchir car, je suis tenu obligé d’apporter un plus. Apporter ce plus, c’est d’abord dans le domaine humain. Je suis obligé d’élargir davantage l’association en apportant beaucoup de sèrès. Je suis obligé encore de changer le bureau, la plupart des membres qui le composent sont vieux. Certains ont voyagé, d’autres sont morts. Les antennes, le bureau exécutif, je suis obligé de mettre tout cela en place. Après, je vais chercher à savoir ce qu’il faut faire. Il faut qu’on lègue quelque chose à la future génération. On va édifier l’agriculture, on peut organiser des antennes là-bas, leur finir des engrais et du matériel pour travailler. Dans le cadre culturel, on peut organiser des soirées, produire des artistes, les assister et leur montrer le chemin à suivre.
www.Kolazine.com : Quel va être la place de la culture dans votre programme en plus du fait d’assister ou produire les artistes ?
Souleymana Parrain Barry : J’ai commencé déjà en allant au CAEF à leur faire des propositions. Comme celles de faire en sorte que le statut des artistes ne soit pas que de chanter, que les artistes laissent des taches indélébiles pour qu’ils soient des martyrs. Ensemble, on va voire à chaque réunion ce qu’il faut faire comme participation au développement de la culture, des mythes du Fouta. Au temps du feue président Sékou Touré, on venait faire des festivals ici, des folklores, il y avait des pionniers. Depuis le village, il y avait des sections de pionniers et on chantait des louanges de nos ancêtres. Mais depuis que lui il est parti, la démocratie est venue, l’art et la culture sont délaissés. Il faut qu’on développe la culture parce que c’est un secteur prometteur non seulement d’emplois mais aussi de beaucoup de recettes.
www.Kolazine.com : Vous avez des projets, des ambitions certes, mais il faut des moyens au-delà des idées que vous allez apporter aux artistes et au monde de la culture. Est-ce-que vous disposez des moyens de votre politique pour y arriver ?
Souleymana Parrain Barry : Les moyens sur lesquels je compte, c’est sur la détermination des adhérents. Je suis obligé de trouver des moyens ailleurs pour le développement des associations. Il faut s’y mettre. En motivant les gens quand tu as beaucoup de monde, chacun fait un peu pour qu’on ait beaucoup.
www.Kolazine.com : Merci, à bientôt !
Souleymana Parrain Barry : Merci à vous surtout. Nous comptons sur vous les médias pour y arriver. Merci pour tout ce que vous faites pour nous.
Amadou Keita 662654993/620606172