Djouma Lâli Bah, 29 ans de carrière musicale

by Kolazine / il y a 117 mois / 0 Commentaires
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Mamadou Djouma Bah, plus connu sous le nom de Djouma Lâli Bah. C’est moi et Diâwo Sili Banda Fatou qui avons créé la troupe Djééré Fouta, il y a environ 6 ans. Au sein de la troupe, je joue l’instrument qu’on appelle laala (instrument formé d’au moins 9 fractions de calebasse). A mon jeune âge, mes camarades et moi aimions sortir à l’extérieur du village dans le bowal nous divertir au clair de la lune. On tapait les bols. Quand je chantais au milieu de mes camarades, ils répondaient tous en chœur filles comme garçons. Ils me disaient tous que mes chansons étaient très douces. Ils ont porté mon nom partout dans la contrée. J’ai eu une renommée à travers les cérémonies de mariages et de circoncisions que j’animais. Dans mon village, il y avait des ainés qui tapaient les tam-tams. Pendant la période de labour, je partais avec eux dans les kilèdji. Quand ils tapaient leurs tam-tams, moi, je jouais au lâla. C’est ainsi qu’ils m’ont repérés et m’ont accepté. Pour honorer mon engagement à leurs côtés, j’ai préparé un bon plat de riz, un poulet et une somme de 100 syli (à l’époque, le nom de la monnaie guinéenne). Je fus depuis ce jour compté parmi les gnamakalas et j’ai commencé à percevoir ma part dans les soirées (Hirdé) puisqu’avant, je n’avais droit à rien. A partir de là, mon instrument et ma voix m’ont fait voyager à travers les citadelles et les hameaux du Foutah Djallon, les capitales régionales de mon pays, puis pour la première fois à Freetown en Sierra Léone, ensuite à Abidjan en Côte d’Ivoire et après à Bamako au Mali. Partout, j’ai dirigé des hirdè au clair de lune en perpétuant la tradition instrumentale, vocale et chorégraphique telle qu’elles m’ont été transmises à ma tendre enfance.

A mon âge, moi, Djouma Lâli Bah, j’ai fondé une famille, j’ai des enfants et des petits enfants. Mon ambition est de transmettre ce savoir ancestral en laissant à postérité des œuvres de référence comme avant moi Sarsan Wourékaba de Mamou, Bah Sadjo de Labé, Faba Tella de Kindia, Farba Daou de Labé, Sory Kandia Kouyaté et tout naturellement Binta Laaly de Télimélé et Baba Maal du Sénégal.

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