Dance : la Mamaya n’est ni pagaille, ni démagogie ni désordre!

by Kolazine / il y a 103 mois / 0 Commentaires
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La Guinée est un pays qui est culturellement bien installé. Composé de quatre régions naturelles, ce pays nous présente une diversité culturelle très riche et variée, qui nous plonge dans une multitude de rythmes, d’instruments et de danses, en tenant compte de chaque région et de chaque ethnie.
Parmi les danses, la Mamya occupe une place de choix tant par la pudeur qui l’accompagne que par la discipline, l’ordre et l’élégance avec la quelle on esquisse ses pas de danse.
La Mamaya est une danse bien organisée, elle est exécutée par classe d’âge et de sexe. C’est sur une place public, que les hommes et femmes se rencontrent, habillés de boubous de valeur « Bakha ou de bazin blanc » et parés des plus beaux bijoux accompagnés d’une musique soft. En file, les hommes munis d’un foulard ou d’une canne d’un coté, les femmes de l’autre coté dans l’ambiance sans exhibition, dans la joie et la gaieté tout en faisant la rotation autour cette place spacieuse.
Dans la tradition, la Mamaya est célébrée après deux mois dix jours ou bien deux mois 13 jours de chaque fête de ramadan. Ce qui correspond au lendemain de fête de Tabaski, mais qui est souvent prolongée en trois jours, pour permettre aux gens de profiter au maximum possible de cette danse.
La Mamaya peut également s’organiser a de très grandes occasion, lorsqu’on veut par exemple démonter à une personnalité aute, ce que les ‘’Maninkas mory’’ savent faire d’élégant et de culturel afin de lui faire honneur.
Aujourd’hui, la Mamaya constitue un pond entre les ressortissants de kankan établis à travers le monde entier. Puis qu’à chaque fête de Tabaski, les kankankas et même d’autres invités qui ne sont pas de cette région, se retrouvent pour chanter, danser et échanger autour de cette danse. C’est donc une sorte d’élément fédérateur de notre riche patrimoine culturel.
Sauf qu’actuellement, bon nombre de guinéens et même les autorités au plus haut niveau, assimilent la Mamaya à la pagaille, au désordre ou encore à la démagogie. Les gens l’ont du coup adopté dans leur jargon de tous les jours. On les entend souvent dire, même dans leurs discours politique entre autres, « fini la Mamaya ou encore arrêtez votre Mamaya ». Comme si la Mamaya était synonyme de tout ce qui ne fait pas bonne figure. C’est vraiment dommage, une danse aussi valeureuse et bien organisée que la Mamaya, l’on voie des personnalités du pays, au premier rang de ceux qui blâment et déforment ce patrimoine culturel bien ordonné qu’on l’aurait imaginé.
« C’est l’ignorance, vous savez il y’a un grand penseur qui dit que l’ignorance mène au chao. Les gens ne savent pas ce qui signifie la Mamaya, c’est dommage, je suis désolé mais ceux qui assimilent la Mamaya à la pagaille, ce sont des ignorants, ils sont en déphasage avec leur culture et ils doivent vite se réconcilier avec eux-mêmes, parce que la Mamaya ce n’est pas du tout la pagaille. C’est de la discipline, de l’élégance, c’est la beauté ». S’insurge Sansy Kaba Diakité, directeur général de l’Harmattan Guinée, en même temps organisateur de la Mamaya à Paris.
Pour lui, au lieu que les gens n’assimilent la Mamaya au désordre, ils devraient plutôt songer à exporter ce patrimoine culturel à travers le monde.
« Moi, étant fils de kankan, étant un des traditionnalistes qui pensent aujourd’hui que cette danse doit être institutionnalisée, nos autorités, nos journalistes, nos populations doivent totalement faire la différence entre la Mamaya et la pagaille. La Mamaya c’est autre chose, c’est notre coutume, c’est notre tradition et c’est de la valeur. La Mamaya c’est la discipline, c’est l’ordre, c’est de la patience, moi j’ai suivi ma mère, mon père sur cette place public. C’est l’élégance à l’extrême. » Exhorte Sansy Kaba.
L’on vous appelle que la Mamaya, est une danse dont l’auteur connu, est Bandian Sidibé de kankan. On situe son apparition dans les années 40. L’on nous raconte que c’est la danse autorisée par les chefs religieux de la ville de kankan. La raison principale, il n’y a pas de contacts corporels entre hommes et femmes. Mieux, de la tête au pied, les femmes sont couvertes.
Les gens doivent donc cesser et au plus haut niveau de comparer cette danse traditionnelle à la pagaille. Et dans l’expression écrite et morale, ils doivent vraiment changer de comportement pour hisser cette danse traditionnelle au plus haut niveau dans le monde, parce qu’elle peut réellement apporter à la Guinée. La Mamaya n’est ni pagaille, ni désordre, ni démagogie, il est donc temps et grands temps pour ceux qui l’ignorent, de se ressourcer au près des anciens ou les plus outillés, afin d’éviter de faire l’amalgame.
Mamadou Samba Bah







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