Conakry: La mère de Marie, une petite fille de 3 ans qui avait victime d’une tentative d’excision, met sa famille en garde.

A Conakry, Malgré les multiples sensibilisations et combats des ONG de défense des droits de l’homme et de lutte contre les mutilations génitales féminines, l’excision persiste encore. Marie, une fille âgée de 3 ans, qui avait échappé à une tentative d’enlèvement au mois de juillet dernier pour des fins d’excision, continue d’être la principale Cible de ses grands parents, selon sa mère, Tiguidanké Traoré.
C’est pourquoi, très inquiète de cette situation, que Tiguidanké Traoré, a décidé de se faire entendre à travers les colonnes du site www.kolazine.com.
En effet, elle nous explique comment elle avait réussi à sauvé son enfant des mains de sa cousine, un pion envoyé par sa propre famille, qui voulait faire partie Marie dans un groupe à Kamsar, afin de l’exciser.
« C’est quand j’étais au travail, que ma bonne m’a appelée pour m’informer de la venue de ma cousine, Bougouma depuis Kamsar. Cette dernière lui aurait dit, qu’elle est venue chercher Marie, pour la raccompagner chez sa grand-mère. Mais la bonne est rentrée dans la chambre, pour m’en informer de cette situation. Du coup, je n’ai pas accepté et je lui aie demandé pourquoi ma cousine veut amener ma fille là-bas ?
C’est ainsi, que j’ai expliqué le problème à mon mari et puis nous sommes rentrés ensemble à la maison. Mais avant, j’ai dit à ma cousine, qu’on doit sortir avec Marie. Quand elle a quitté la maison, j’ai directement appelé ma petite sœur, N’Nansira pour lui demander pourquoi Bougouma voulait envoyer Marie chez maman ? Elle m’a répondu ainsi : Moi j’avais entendu ma tante, Kady parler à maman au téléphone, qu’on doit exciser certaines filles à Kamsar, si Mari pourrait aussi, faire partie de ce groupe. Mais ma maman avait suggéré, de te consulter d’abord, parce qu’elle sait que tu ne vas pas accepter ».
C’est donc à travers ces différentes explications, que Tiguidanké a pu comprendre le plan que préparait sa cousine Bougouma. Depuis ce jour, la mère de Marie veille beaucoup sur elle, pour ne pas qu’on lui fasse subir le pire.
Aujourd’hui, très choquée de cette situation, Tiguidanké met en garde toute personne qui tenterait d’enlever sa fille, pour une éventuelle excision.
« Je suis très choquée. Comment on peut vouloir faire exciser une fille qui n’a que trois ans ? Moi j’en ai été victime, quand j’avais mes 9 ans en 1994 et je sais combien de fois cela m’a fatigué. Quand je venais de me marier, j’ai fait deux ans avant d’avoir un enfant. Tout ça, c’est dû à l’excision. Donc je suis contre cette pratique et je ne veux pas voir une fille subir le même sort que moi, à plus forte raison que ma propre fille.
« Je lance donc un appel à tous les membres de ma fille. Qui conque s’hasardera à prendre mon enfant pour des fins d’excision, l’intéressé me trouvera sur son chemin. Même si c’est ma mère qui tente de le faire, je vais la haire pour toute la vie », avertit L’épouse de Mohamed.
Selon Tiguidanké, la famille continue encore de planifier d’autres plans, même si elle veille encore sur sa fille, avec laquelle elle dort dans la même chambre, depuis la dernière tentative d’enlèvement.
Il faut rappeler que la Guinée est le deuxième pays au monde et premier en Afrique, où l’excision est beaucoup plus pratiquée. Plus de 97 pour cent des filles et femmes sont excisées.
A quand donc, ce phénomène prendra fin dans notre pays ?
Nous y reviendrons
la rédaction