Interview : Prince Diabaté : « je suis entrain de construire une école de musique entre Coyah et Mafrinyah »

by Kolazine / il y a 108 mois / 0 Commentaires
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Prince Diabaté est un artiste chanteur-musicien qui n’est plus à présenter dans le paysage musical guinéen. Il est surtout connu pour sa parfaite maitrise de Kora, son instrument de prédilection auquel il joue depuis à bas âge. Parti aux Etats-Unis depuis plusieurs années, Prince Diabaté avait tout récemment participé avec brio au festival de jazz and Co, qui s’est déroulé au centre culturel Franco-guinéen le mois dernier. C’est d’ailleurs à l’issu de cet événement majeur qu’il a accordé une interview à notre rédaction où il nous parle de son école de musique, de sa participation à ce festival, mais aussi de son maitre, feu Momo Wandel Soumah. Bonne lecture.
Vous avez en vu la construction d’une école de musique en Guinée, parlez nous en ?
C’est vrai je suis entrain de construire une école de musique entre Coyah-Mafrinyah qui s’intitule « Prince Diabaté Académie of musique ». Déjà, on n’a fini avec les deux (2) cases rondes et on doit faire plus d’une vingtaine de cases. L’académie va accueillir des élèves qui viendront de l’Etranger.
Quels sont les genres musicaux qui seront dans cette école ?
Ça sera des genres basés sur le cordophone, c'est-à-dire des instruments à corde comme la guitare, la kora, le Camélén N’Goni etc. mais il faut signaler que certains de mes amis viendront également des Etats Unis, pour enseigner les cours de solfège. Les doyens qui sont ici en Guinée, ne seront pas mis à l’écart, nous leur recruterons pour les trouver du travail afin de bénéficier un salaire, mais aussi être en contact avec la nouvelle génération.
A quand peut-on s’attendre à l’effectivité de ce projet ?
Ça dépend de l’aide que nous allons avoir, mais j’espère que ça ne va tarder à venir.
Cette école sera-t-elle privatisée où les gens vont payer les cours ?
Oui, les élèves qui viendront de l’Etranger payeront. Ce, pour nous permettre de payer les doyens que je vais employés, acheter un minibus, entretenir l’école mais aussi payer les jeunes de la localité qui auront la chance de travailler avec nous.
Qu’est ce qui a motivé à murir cette initiative ?
C’était lors du concert en hommage au doyen Momo Wandel Soumah que moi-même avais animé au centre culturel Franco-guinéen, que Rougui Barry (RBB), qui est d’ailleurs ma marraine et qui, pour la première fois m’a envoyé aux USA, a attiré mon attention de penser à ouvrir la 1ère école privée de musique en Guinée. C’est donc dès lors, que j’ai mis ce projet dans mon agenda.
Est-ce que le ministère de tutelle est informé de ce projet ?
Oui, le ministre d’alors feu Ahmed Tidiani Cissé était au Courant. Parce que le jour même de ce spectacle il était sur podium tellement il était content.
L’on sait que vous avez fait le tour du monde, mais comment vous sentez la présence des guinéens au sein des publics ?
Fantastique, c’est vraiment magnifique et ça me fait énormément de plaisir. C’est pourquoi je viens souvent pour recharger la batterie avant de repartir enseigner à l’étranger. Je vous informe que j’enseigne dans l’une des plus grandes universités aux USA où je donne des cours de lecture en histoire manding.
Vous êtes installé depuis des années aux Etats Unis (los Angeles), comment vous y voyez l’évolution de la musique guinéenne ?
La Guinée n’est pas connue, quand tu parles de la Guinée, on te demande la Guinée équatoriale ou la nouvelle Guinée ? Mais on n’est entrain de se battre pour faire connaitre notre pays.
Vous venez de participez au festival de jazz and Co le mois dernier à Conakry, comment vous vous êtes senti ?
J’étais très content d’avoir participé cette fois-ci à ce festival, c’est vraiment quelque chose j’attendais impatiemment. Je remercie le vieux Momo Wandel qui m’a initié, mais malheureusement bon nombre de guinéens ne connaissent pas la valeur de ce monsieur qui pourtant, a donné tout à la musique traditionnelle particulièrement au jazz and blues.
la musique jazz m’intéresse beaucoup, car c’est une musique qui vient de l’Afrique bien qu’elle soit maintenant beaucoup plus jouée dans le reste du monde.
Vous le disiez tantôt que vous avez été initié par le doyen Momo Wandel Soumah, que retenez-vous de l’homme ?
Beaucoup, d’un il a été un père pour moi, il était un homme sympa et créatif. Je m’inspire souvent de lui quand je suis sur scène pour communiquer avec le public.
Propos recueillis par Samba Marco

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