Reportage : Kindia, le marché des fruits et le défi de la conservation

by Kolazine / il y a 108 mois / 0 Commentaires
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La Guinée, au-delà de ses immenses ressources minières et minéralières, est un grand scandale agro-pastoral. Un des exemples les plus parlants est la région de Kindia, une importante localité fortement versée dans la culture des agrumes.

On y trouve de tous les genres et de toutes les qualités. Des produits maraîchers : Des légumes en quantités suffisantes, des fruits, des féculents, bref des denrées régulièrement produites indépendamment des saisons. Cela en raison de la présence de nombreux bas-fond intensément arrosés par des rivières et ruisseaux, un véritable cadeau du ciel.

En saison sèche ou pluvieuse, la production est continue. En font foi les nombreux étalages de fruits qui bordent les routes nationales. Des femmes en quête d’acheteurs qui viennent à compte-goutte, passent assises, la journée entière. Reste le problème de la conservation. Des quantités de fruits et légumes sont quotidiennement jetés à la poubelle faute de clientèles, de techniques et produits pour les maintenir longtemps au vert. Encore une fois, l’éternelle question de la conservation.

Rencontrée sur place, Mabinty nous raconte ses difficultés : « Depuis des années, je suis dans la vente des fruits. C’est ici que je gagne ma vie et celle de mes enfants. Mais nous rencontrons de sérieuses difficultés. On peut passer des journées entières, voir des jours et des semaines sans qu’on ne puisse écouler nos produits. C’est seulement les touristes et d’autres nantis qui achètent. Et comme ce sont des fruits, quand ça dur, nous sommes obligés de les jeter parce qu’il n’y a pas de moyens pour les conserver. Cela nous fatigue. »

Une autre, Salé, assise non loin de Mabinty, interpelle les autorités. Pour elle, les fruits guinéens sont rares par leur qualité. Elle plaide pour une meilleure approche dans ce domaine : « Nous demandons aux autorités de nous venir en aide dans la recherche de solutions par rapport à nos problèmes surtout liés à la conservation de nos produits. Regardez nos fruits, il n’y a pas meilleurs dans beaucoup de pays. Ils n’ont qu’à nous douter en techniques et moyens pour y arriver ».

Une situation qui rappelle pourtant les efforts du premier régime dans ce domaine avec l’installation d’usines de transformation. Par exemple, la conserverie de Mamou. Les nouvelles autorités envisagent à leur tour d’emboiter le pas avec une usine de transformation de la pomme de terre, un autre gâchis alimentaire. Il reste à souhaiter voir cela se réaliser. A suivre…

Amadou Keita



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